lundi 6 avril 2015

A un moment de ma vie, j'ai traversé l'enfer, époque révolue maintenant.

LA NAUFRAGÉE





Je suis si lasse, cette fièvre m'achève,
Cela fait des semaines que je souffre.
Aucun remède ne m'apaise, mon cœur se lève,
Mes forces me quittent.................le gouffre !

Je suis consciente de cet état malsain,
La tête, de ses maux prisonnière,
Ma mémoire se perd, mes gestes incertains,
L'âme obscure, les larmes amères.

Tu dis que je simule pour me faire plaindre,
Je ne comprends pas ces pensées non fondées,
Tu m'insultes et je ne dois pas "geindre",
L'ai-je jamais fait des souffrances endurées ?


Pendant plus de quatre mois, je vois ta bassesse,
De femme je deviens pâle fantôme,
Te croyant fort, enfin ! Par ton ivresse,
Déjà malade et couverte d'hématomes.

Avide de silence pour tenter de guérir,
Je me raccroche tel un naufragé au radeau,
Tu jubiles de me voir dépérir,
Malade je ne suis plus qu'un fardeau.

Mes nuits sont pires que mes jours,
Le doux repos ne m'est pas accordé,
Tes scènes, tes scènes, toujours,
Je n'en peux plus de dégoût, écœurée !

Cachés sous le matelas, les somnifères.
Tu t'es enfin endormi, ivre mort,
Les prendre tous et vite, je préfère,
Enfin dormir !Fuir ce maudit sort !

Où suis-je ? Que sont ces grilles ?
Est-ce un hôpital ? Est-ce une prison ?
Vaseuse, tremblante, je vacille,
Appelant, criant, où est ma maison ?

Un homme m'a parlé et là j'ai pleuré,
Je crois avoir dit toute ma peine, hypnotisée,
Raconter mes souffrances, mon envie de mourir,
Effacer tout de ma vie, ne plus souffrir.

La vie a repris, tristement sans envie,
Les rêves pour moi, ne sont pas la vie.
Cette mort a été déjouée de si peu !
Vous qui m'avez sauvée, je vous en veux !

Jolycène

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