mardi 14 avril 2015



LA NOUVELLE FRANCE


Je prépare,débordée, les malles de voyage,
Suivante je suis, d'une grande dame sage.
Je vais,enfin connaître La Nouvelle France,
Dont Monsieur, nous parle en abondance.

Mon modeste rôle, n'est guère glorieux,
Cependant, je m'y prépare au mieux,
Ma maîtresse accompagne son époux,
Vers ce monde qu'il a dépeint pour nous.

La traversée, fût quelquefois agitée
Périlleuse et de très longue durée,
Mais, vrai,  j'ai su apprécier cette mer,
Nous portant tout  au bout de la terre.

Notre venue, était attendue, espérée,
Par de nombreux colons, enfin ravitaillés,
Disparate , aux décors mélangé, cette foule
Criait de joie et s'agitait, telle une houle.

Les habitations plus que rudimentaires,
Faites de rudes rondins de bois et de terre,
Furent pour nous, d'un grand étonnement :
D'une ville, il n'y avait que campement.

Nous arrivions, enfin,  à Tadoussac
Subissant de nouveaux les ressacs,
Pour ensuite, à Québec repartir,
Ville ou hameau, qu'il avait créé, fait bâtir.

Toutes ces contrées magnifiques,
Ces érables rouges, ces lacs sans fin,
Me laissèrent l'impression magique,
Que Dieu y avait apposé sa main.

J'appris avec Madame de Champlain,
Les langues et rites des Algonquins,
Entre-temps, nous cultivions nos plants,
Entretenant prospères potagers et jardins.

Nous avions vaincu les hivers rigoureux,
Savourés, ce répit d' étés doux et soyeux,
Madame ne se fit pas, à ce beau pays,
Sa déprime envahissant, sa vie, son esprit.

Monsieur, lui,  aimait La Nouvelle France
Qu'il avait en partie créée, son espérance.
Il aimait, adorait, ces terres et ses habitants,
Comme un père, peut aimer ses tendres enfants.

Elle continua, errante, sa vie seule à Paris.
Monsieur, paré de ses atours, reparti.
Ils se quittèrent et cela pour toujours,
Il mourut trois années après son retour.

Je vécue ces longues années monotones.
Madame, veuve certes, non dans le besoin,
Jusqu'au jour ou elle décida d'être nonne,
Pour moi, pour elle, c'était juste la fin.

Je continuais ma route, mon chemin, mon destin,
Aux souvenirs de Monsieur et Madame de Champlain


Jolycène

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